Le programme ARD 2020 - Phase 1 (2014-2017)
La phase 1 du programme Ambition Recherche et Développement 2020 (ARD 2020) avait pour vocation de mobiliser tous les acteurs de la filière pharmaceutique, de la recherche fondamentale jusqu’à la production, pour développer ensemble les biomédicaments de demain.
Quelle ambition ?
Développer en région Centre Val de Loire un pôle de recherche et de développement sur les biomédicaments en capitalisant sur la multidisciplinarité d’équipes issues de plusieurs établissements de recherche.
Et pour la phase 2 (2017-2020) ?
L’Axe SHS a pris fin en 2017 mais le programme ARD 2020 porté par le Professeur Hervé Watier, continue.
Qu'est ce qu'un biomédicament?
Les biomédicaments sont produits par des cellules vivantes (biosynthèse) contrairement aux médicaments classiques qui sont issus de la synthèse chimique. Il ne s’agit donc pas de médicaments issus de l’agriculture biologique. Les premières générations de biomédicaments étaient obtenues par extraction d’organes et ou de tissus d’êtres vivants. Par comparaison aux médicaments classiques, les biomédicaments sont formés de molécules beaucoup plus complexes. Les biomédicaments permettent de lutter contre diverses maladies, de gravité variable, de la plus rare à la plus répandue.
Trois catégories principales :
Trois catégories principales :
- Les protéines de substitution qui permettent de combler un déficit du corps humain. C’est le cas de l’anémie, de l’hémophilie, du nanisme, du diabète.
- Les vaccins qui sont une substance issue d’un microbe et injectée au patient pour l’immuniser contre le microbe correspondant.
- Les anticorps thérapeutiques. De la même façon que le corps humain produit ses propres anticorps, les anticorps thérapeutiques sont conçus grâce à l’ingénierie moléculaire. Ils permettent de lutter contre des maladies comme la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, la maladie de Crohn, le cancer...
Interview d'Hervé Watier (2015)
Pourriez-vous nous présenter le programme « ARD 2020 - Biomédicaments » ?
HW : « Le programme ARD 2020 Biomédicaments est un programme ambitieux de la Région, innovant dans sa conception, qui vise à créer les conditions d’une synergie forte entre le monde académique et le monde industriel. Il renforce la spécialisation de la Région dans un domaine précis, celui des biotechnologies. Le financement se dirige vers des équipes académiques, pour les renforcer et aussi leur permettre de répondre aux besoins économiques de la Région. Lier le financement de ce programme aux Investissements d’Avenir permet aussi d’accentuer la spécialisation de la Région. »
Hervé Watier,
PUPH en Immunologie - Université de Tours
Coordinateur du programme ARD 2020 Biomédicaments
Coordinateur du programme ARD 2020 Biomédicaments
Quels sont les intérêts pour la Région Centre-Val de Loire d’intégrer un tel programme ?
HW : « La pharmacie et plus généralement la santé, sont des domaines forts de la Région. Ces domaines représentent un bassin d‘emplois important, plus axé sur la production que la recherche et le développement, avec un nombre important de manufacturiers. La Région n’a pas encore réellement pris le virage des biotechnologies mais nous sommes plusieurs à vouloir redynamiser ce secteur. Le programme lui offre le « terreau » pour se diversifier. Il va falloir faire de nouveaux investissements, développer de nouvelles activités, des compétences nouvelles, maintenir et préserver ce que l’on a. Mais le succès est dans la diversification et l’appréhension de nouvelles cultures. »
Quels résultats concrets la Région peut-elle espérer ?
HW : « C’est un travail de longue haleine. Je pense qu’il faut forcer le destin pour changer les habitudes et faire du co-développement avec les industriels. Il y a une vraie synergie à trouver. Il faut se donner les moyens, soit de s’adapter aux besoins de nos industriels locaux soit de créer de nouvelles entités de petite taille, ce qui pourra générer des emplois. Il y a de réelles avancées. Certaines personnes découvrent les vertus de la collaboration avec les industriels. Notre succès résidera dans le fait d’y être parvenus et d’avoir réussi à changer les mentalités. »
Pour quelles raisons avoir intégré un axe Sciences Humaines et Sociales (SHS) au programme ?
HW : « Mêler les SHS à un tel programme, c’est sans doute unique en France ; on se différencie des autres régions, on cultive notre originalité et notre spécialisation. J’avais besoin des SHS dans mon projet, par exemple, sur les aspects médicoéconomiques qui me paraissaient essentiels. L’ARD 2020 - Biomédicaments nous a permis de fédérer cela avec Véronique des Garets. On sait bien que les découvertes de rupture se font souvent lorsque les chercheurs d’origines différentes se mettent à parler ensemble. La multidisciplinarité est source d’innovation. Profitons-en ! »
Quelles sont vos attentes vis-à-vis de cet axe ?
HW : « Que les chercheurs de l’axe SHS s’emparent de la question des biomédicaments et l’abordent sous l’angle où ils se sentent les plus compétents. Si on veut aider la Région à se spécialiser, il faut « surfer » sur une vague où tout le monde met ses forces. On créera une synergie tôt ou tard, on pourra se reposer les uns sur les autres et on jouera collectif. Les SHS peuvent aussi servir de médiateur dans la diffusion de la culture scientifique et technique. »